L'Empreinte - Installation interactive sonore
"Tu m’as créée… par ton toucher, par ce geste tu m’as formée…
Par ta main je fut créée, par ta main je serai détruite, j’existe grâce à toi… L’apposition de ta main m’a faite apparaître… le retrait de ta main, me fera disparaître… Je t’en pris, laisse moi ta main encore un peu…"
L’empreinte de la lumière est la seule à accueillir notre regard dans le noir, sur la surface vitrée d’un socle aussi noir dans un lieu claustrophobe. Déjà tracée aux lignes de notre main, elle encourage l’apposition. Tel est l’acte de foi de notre part, appuyer notre paume sur notre seul réconfort ; tamiser la lumière pour ouvrir nos sens du toucher et de l’ouïe pour permettre la reconnaissance humaine.

Notre main sur la lumière reprend la place sur sa conséquence, elle devient par le fait même incandescente et auréolée. C’est à ce moment qu’elle nous parle, la présence ayant pour source une empreinte et un geste si simple. Elle est née, nous l’avons créée, cette entité qui ne réclame qu’une chose ; d’être et pour cela que nous lui laissions notre main encore un peu.

La lumière se transmute ainsi en chaleur, elle touche notre main et elle entre en nous, à travers le verre et notre peau. Au fil des secondes et dans l’écoulement des minutes de vie, la chaleur se fait plus grande, insistant pour que nous retirions notre main, malgré les demandes de contact d’une créature nouvelle. Ce contact inhabituel de l’esprit est trop intense et brûle la chair, jusqu’à ce que la main y mette fin. Ne laissant que le court souvenir de cette chaleur et celui plus durable d’une mémoire de ce qui a été et n’est plus.

Ainsi, l’œuvre réclame beaucoup de notre part ; mettre sa main, et ensuite la laisser, subir la chaleur, plus encore, elle met sur nos épaules le poids d’une vie, le pouvoir de la donner et de l’enlever. Elle nous demande aussi cette tâche importante ; celle de se souvenir d’elle. Si nous prêtons notre main tout ce temps à l’œuvre, la présence nous récompense par la permission et la demande d’enlever notre main pour nous laisser partir et la laisser partir.

Il s’agit d’une allégorie de la création et d’une rencontre spirituelle, une métaphore de la vie et de la mort et de l’essence de l’éphémère et du souvenir.  
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